La théologie
chrétienne distingue les êtres humains du reste de la création, afin de reconnaître
la place et la responsabilité unique qu’a reçues l'homme au sein de la création
par rapport au Créateur. Cette distinction remonte au moins au quatrième siècle
avec Saint Grégoire de Nazianze, qui considérait l'homme comme le trait d'union
entre le monde matériel et le monde spirituel.
Cette
perspective anthropocentrique, qui s’inspire de la Révélation divine issue des
écritures judéo-chrétiennes, considère l'homme comme l'intendant de la
création. En effet, c'est à l'homme que Dieu a confié la responsabilité d'être
« économe » de la création : d’une part, d'après le commandement divin
qui impose de « cultiver et de garder la terre » (Gen. 2,15), et
d'autre part, selon l'exhortation
évangélique d'agir comme des « intendants fidèles et prudents de ce monde »
(Luc. 12,42). Pour la tradition chrétienne, l'environnement naturel n'est donc pas
une mine de ressources destinées à être exploitées par l'homme, de manière
égoïste et égocentrique, mais une création appelée à être en communion avec son
Créateur par l'intermédiaire de l'homme qui en est le gardien.
Une alliance est
ainsi nécessaire entre l'écologie contemporaine, entendue comme recherche
scientifique pour la protection et la survie de l'environnement naturel, et la
théologie, en tant que réflexion métaphysique sur des sujets religieux, afin de
cerner la profondeur spirituelle des
enjeux cruciaux de notre époque. C'est pourquoi nous invitons tous ceux qui sont sensibilisés par ce sujet à promouvoir l'idée
de la nécessité d'une résolution transdisciplinaire et synergique de ces défis
auxquels la planète fait face aujourd'hui.
Père Théodore