Il me semble
que le développement d'une culture du soin mettant en lumière et en œuvre la
solidarité et la fraternité est indispensable. Notre Eglise ne prend pas soin
seulement de nous pour que nous ne manquions de rien dans ce monde corrompu,
mais elle nous guide également dans notre progression vers le Christ. Son amour
se manifeste même au moment de notre départ de ce monde et continue de se
manifester après notre sortie.
La
citoyenneté exige l'égalité d'accès de tous les soins palliatifs, elle appelle
aussi la fraternité qui donne sens à l'accompagnement et au devoir d'en acquérir
la compétence pour un juste respect des personnes vulnérables.
Pour nous
tous, le soin prodigué à notre prochain avec solidarité et fraternité, avec
amour et respect, dans l'épreuve de la maladie et de la mort, est un lien
privilégié d'apprentissage de ce qu'est la vie bonne. L'accompagnement d'un
frère ou d'une sœur, connu(e) ou inconnu(e), en fin de vie nous ouvre souvent
les yeux à la transcendance dont chaque être humain est porteur dans sa
vulnérabilité même. C'est une authentique manière d'aimer, de vénérer l'autre
vulnérable, qui honore les soignants et toute la société.
Pour les
croyants en Dieu, cette ultime étape n'est pas un non-sens mais une autre
rencontre.
Dieu, le
maître de la Vie, nous convie à prendre soin les uns des autres pour l'amour de
la tendresse, pour un accompagnement ajusté et fraternel, digne de la grandeur
inouïe de tout être humain qui s'en va vers son éternité.
Père Théodore