samedi 26 mai 2012

Les pères de l'Eglise (patrologie)


La théologie désigne à la fois l'ensemble des doctrines chrétiennes et leur étude systématique. On parle aussi de théologie calviniste ou luthérienne – protestante donc.

Dans l'Eglise Orthodoxe, la théologie n'est pas considérée comme une discipline  spéculative et déductive, mais comme la connaissance expérimentale d'un Dieu qui se manifeste à sa Création. Le titre de « théologien » n'est d'ailleurs attribué qu'à trois saints seulement : St Jean l'Evangéliste, St Grégoire de Nazianze et St Siméon le nouveau théologien.

A la fondation de l'Eglise chrétienne, dès l'époque apostolique, il fallait d'abord que l'Evangile et l'Eglise s'incarnent d'une façon nouvelle dans le monde gréco-romain qui semblait alors continuer une unité compacte. En réalité, sous son vernis extérieur de culture  gréco-romaine, se cachaient des différences fondamentales dans le caractère national des Romains et des Grecs, des Syriens et des Egyptiens, qui, tous, faisaient partie d'un même Empire forcément centralisé : la pax romana. Le Latin aime les idées claires et précises. Il s'intéresse surtout à la vie concrète et à ses problèmes, au droit et à l'Etat. Le Grec est plus porté sur la théorie, la vision du divin, il aime la spéculation et les discussions théologiques. Pour lui, le monde concret est une manifestation du divin, alors que pour le Latin, c'est le résultat d'une action divine ayant en soi sa propre valeur et avec lequel il faut se mesurer. Le Grec voit dans l'homme l'image de Dieu, qui doit se conformer à Dieu par une transfiguration  de plus en plus profonde. Le Latin voit dans la vie humaine une activité et une marche de l'homme vers Dieu.

Avec l'évolution historique de l'Occident et de l'Orient, dans un sens très différent, on comprend que l'Eglise ait acquis ici et là une physionomie. C'était ainsi qu'on trouva  finalement face à face une orthodoxie grecque et un catholicisme latin, ce qui ne signifie pas  forcément une opposition. Car il était normal que l'Eglise en tant que mystère s'incarne différemment, de par sa vocation d'universalité, et que, tout en gardant partout l'essentiel, elle prenne dans chaque peuple un visage nouveau. Mais l'opposition et la rupture sont intervenues, parce que chacune des deux parties a cherché à se poser en absolu et à imposer l'autre sa façon de voir comme étant la seule valable.

Mais le corps humain a deux poumons qui doivent oxygéner le précieux vase, le christianisme dans sa splendeur et sa richesse.

Père Théodore