mardi 6 mars 2012

Dimanche du triomphe de l'Orthodoxie



Le premier dimanche du carême, l'Eglise Orthodoxe célèbre la victoire de l'orthodoxie sur l'iconoclasme, c'est-à-dire le rétablissement de la vénération des icônes au sein de l'Eglise. Cette fête fut instituée en 843.

Les chrétiens orthodoxes vénèrent les icônes parce qu'elles les placent dans la présence réelle de ce qu'elles représentent. Il s’agit d’« une vénération », et non d’« une adoration », car seul Dieu est adoré. Selon la doctrine de l'Eglise précisée au 7e Concile Œcuménique en 787 : « [...] l'honneur rendu à l'image va à son prototype, et celui qui vénère l'icône vénère la personne qui y est représentée [...] ».

Il est certain que l’iconoclasme fut une période tragique dans l'histoire de Byzance et de l'Eglise. « Byzance a vu des gens mourir pour les images », rappelle André Grabar. Mais la reine Théodora, gardienne de la foi, avec ses descendants habillés de pourpres, réfutant leurs erreurs illicites et imitant les rois pieux, se montrant plus pieuse que tous, avait restauré la vénération des icônes.

Le Fils, né du Père indescriptible, ne peut avoir d'image. Né de Marie, il a une image qui correspond à celle de sa Mère. Cette image n'est pas simplement humaine, car elle reflète la dignité paradisiaque de l'homme. Le nouvel Adam vient rétablir la ressemblance divine que le premier Adam, qui fut créé à l'image de Dieu, a perdue de sa chute. « Le verbe non descriptible du Père s'est fait descriptible en s'incarnant de toi, Mère de Dieu », dit la prière, «   ayant établi dans sa dignité originelle l'image souillée, il l'unit à la beauté divine ».

Ce dimanche sacre l'image. L'interdiction de toute représentation formulée et répétée dans l' Ancien Testament est levée par le Christ, pour son corps et les membres de son corps, c'est-à-dire sa mère et ses amis saints. Inséparable de son Fils, Marie est l'image suprême de cette nature déifiée qu'elle partage avec les saints. L'hymne forte de ce jour nous dit :


« Devant ta sainte icône, nous nous prosternons, Dieu de bonté, implorant le pardon de nos fautes, ô Christ notre Dieu, car Tu as bien voulu souffrir en montant sur la croix, pour sauver ta créature de la servitude de l'ennemi, aussi dans l'action des grâces, nous Te crions: “Tu as rempli de joie l'univers, ô notre Sauveur, en venant porter au monde le salut” ».


Père Théodore