lundi 19 mars 2012

Dimanche de la vénération de la sainte croix




Le troisième dimanche du carême orthodoxe est appelé le dimanche de la « vénération de la Sainte Croix ». Il est remarquable que le thème de la Croix qui domine l'hymnologie de ce jour ait développé en des termes, non pas de souffrance, mais de victoire  et de joie. Les chants donnant le thème du Canon du dimanche sont issus de l'office pascal, et ce Canon est une paraphrase du Canon de Pâques.

Nous sommes à la mi-Carême. L'effort physique et spirituel, s'il est effectué de manière sérieuse et constante, commence à être pesant ; notre fatigue devient plus évidente ; on a besoin d'aide, d'encouragement.

Mais le Carême est notre propre crucifixion, notre expérimentation du commandement du Christ entendu dans l'évangile de ce dimanche : « si quelqu'un veut me suivre, qu'il renonce à lui-même, prenne sa croix et me suivre » (Mat. 8, 34). Et Sa croix qui nous sauve donne non seulement signification, mais aussi puissance aux autres. Oui, par le jeûne, nous avons une sensation d'amertume à cause de notre négligence ou de notre découragement. Voici qu'est exposée la vivifiante croix, comme pour nous ranimer, nous soutenir, et nous encourager en rappelant les souffrances de notre Christ. Les Saints Pères de l'Eglise ont planté la croix vivifiante, qui nous procure fraîcheur et repos, et qui soulage les voyageurs fatigués. Au milieu des eaux, le divin Moïse jeta le bois pour les rendre douces ; au milieu du jardin d'Eden, se trouvait l'arbre de vie ; au milieu du Carême, les Saints Pères ont planté la Croix en commémorant l'avidité d'Adam; car, en ayant goûté la croix, nous ne muerons pas, mais serons vivifiés. Un hymne de ce jour dit ceci:


« Salut, vivifiante Croix du Seigneur, invincible trophée de la foi, porte du paradis, rempart de l'Eglise et réconfort des croyants; par toi fut abolie la puissance de la mort, par toi paraît l'antique malédiction, par toi nous sommes élevés de terre jusqu'au ciel, arme invincible qui chasse les démons, havre de salut et gloire des Martyrs, précieux ornement des moines saints  au monde, tu apportes la grâce du salut ».


Père Théodore