lundi 12 mars 2012

Deuxième dimanche du carême: Saint Grégoire Palamas




L'apôtre Paul exhorte tous les chrétiens de prier sans cesse « en commun », et le prophète David, même s'il était roi, avec tous les soucis que cette fonction suppose, dit : « je vois le Seigneur devant moi sans relâche », c'est-à-dire, noétiquement, au moyen de la prière, je vois le Seigneur en face de moi tout le temps.

Saint Grégoire le théologien nous incite non seulement à prier, mais aussi de demander à tout le monde à faire de même: les moines et les laïcs, instruits ou non, hommes, femmes et enfants, nous devrions tous les encourager à prier sans cesse.

 La contemplation profonde de Palamas lui fait aussi entrevoir ce qu'a pu vivre la Vierge Marie: avant de devenir la mère de Dieu, la Théotokos, elle a parcouru une ascension spirituelle. L'incarnation de Dieu est à la fois une juste réponse à l'humanité en prière et un don gratuit au-delà de toute mesure. La sainteté de Marie et sa maternité divine sont un contact avec la vie éternelle ; devenue mère de Dieu, elle est au contact du créée et de l'incréée, elle est médiatrice d'éternité.

Saint Grégoire Palamas insiste sur cet aspect expérimental de la grâce. Sa théologie  vise à défendre ceux qui vivent, dès à présent, des énergies divines ; énergies que les paroles  ne démontrent pas, mais qui restent néanmoins perceptibles dans les œuvres, celles du Christ et des saints à sa suite. Palamas confesse que, malgré la nécessité de la polémique, il éprouve des difficultés à écrire sur le thème de la déification de l'homme, précisément parce qu'il s'agit avant tout d'une expérience vécue et infime avec Dieu, d'une expérience qui dépasse donc tout entendement. Autrement dit, la synergie entre la volonté de Dieu et celle de l'homme donne l'union de l'homme à Dieu par le truchement de la prière fervente et incessante. Le but de l'homme est de devenir Dieu (théosis = divinisation), par la grâce de Dieu, et dans l'Esprit Saint.

Père Théodore