lundi 13 février 2012

Le début du cycle liturgique pascal dans l'Eglise Orthodoxe




Les semaines préparatoires pour le Grand Carême commencent avec le dimanche du Publicain et du Pharisien associé à l'orgueil ; hier, c’était le dimanche du Fils Prodigue, associé au sentiment de la justice ; et le dimanche prochain est celui du Jugement dernier : c'est ce qu’on surnomme le début du cycle liturgique pascal dans l'Eglise Orthodoxe.

La signification du Grand Carême est assez complexe. Ce Carême a été le résultat  d'un long développement historique où se sont mêlés des éléments très divers. C'est au IVe siècle que le Carême s'est à peu prés constitué avec les traits principaux qu'il a encore aujourd'hui. Aux IIe et IIIe siècles, on observait seulement ce qu'on appelait le jeûne anté-pascal, du vendredi saint au dimanche de Pâques. Mais, dès le IVe siècle, le concile de Nicée mentionne la « quarantaine ». Au VIIe siècle, le Carême est presque partout établi sous sa forme actuelle.

Le Carême est un temps de pénitence. L'hymnologie orthodoxe est très riche, et pour le dimanche du Fils Prodigue on récite: « J'étais dans le vivant pays de l'innocence, mais j'ai semé le péché sur la terre. J'ai récolté sous la faucille les épis de la négligence. J'ai fait des meules avec les gerbes de mes actes, et je ne les ai pas étendues sur l'aire du repentir. Mais je te prie, notre Dieu qui est avant les siècles et cultive le monde, vanne au vent de ta miséricorde la paille de mes œuvres, verse dans mon âme le blé de l'absolution, porte-moi dans les greniers du ciel et sauve-moi ».

Reconnaissons la puissance du mystère. Du péché le Fils Prodigue revient vers le foyer paternel. Toute bonté, le Père part à sa rencontre et l'embrasse ; il lui rend les signes de sa gloire et comble de joie mystique ceux qui sont en haut en immolant le veau gras, pour que notre vie soit digne d'être au Père qui sacrifia à son amour de l'homme et à la victime  glorieuse, le Sauveur de nos âmes.

Dans la foi, imitons son bon repentir. Dans l'humilité du cœur, disons à Celui qui voit tous les secrets: « Nous avons péché contre Toi, Père compatissant, et nous ne sommes plus dignes d'être appelés tes enfants. Mais, par nature, Tu aimes l'homme ; reçois-nous et fais de nous d'un de Tes serviteurs ».

Père Théodore