dimanche 4 décembre 2011

Préparation de l'Avent, préparation de Noël



 Les Gaulois et les Romains croyaient dans les vertus apotropaïques de la célébration du « soleil invaincu » (sol invictus) au solstice d'hiver, qui conjurait les mauvais sorts apportés par l'imagination transie par le froid et la nuit, c'est-à-dire la dégénérescence et la mort, par le retour du soleil qui reprend vie. Le soleil se couche et se lève dans un cycle infini : vive le soleil, célébrons-le.
   
Cela amène à comprendre l'ignorance, jadis, du jour anniversaire de la naissance du Christ. L'Eglise d’Occident a superposé à la fête païenne la naissance historique de « celui qui est la vraie lumière et qui illumine tout homme en venant dans le monde » (Jean 1.9). L'Eglise d’Orient a plutôt perçu dans l'Avent l'attente de la lumière qui va se lever.

L'Avent byzantin tend donc surtout vers l'Epiphanie, aussi appelée la « fête des lumières », tandis que l’Avent latin tourne son attention vers Noël, fête de la venue du Seigneur dans notre chair. Pour préparer la victoire de la lumière il est nécessaire de s’ouvrir de plus en plus à cette même lumière, de s’examiner nous-mêmes sous cette lumière intérieure, de laisser « la lumière qui est au fond de nous guider nos actes quotidiens », et de vivre dans une atmosphère de vérité et de sincérité.

 Le dimanche précédant Noël, la liturgie orthodoxe commémore tous ceux qui, depuis Adam et Eve, les premiers créés jusqu'à Joseph, le fiancé de la Mère de Dieu, ont annoncé la venue dans la chair du Fils de Dieu pour leurs œuvres et par leurs paroles. Ainsi la liturgie unit tous les ancêtres selon la chair, de même que les justes et les prophètes. D’après cette parole du Seigneur: « Quiconque fait la volonté de mon Père qui est aux cieux, celui-là est pour moi un frère et une sœur et une mère » (Math.12.49).

Père Théodore