mardi 29 novembre 2011

La préparation du Concile Panorthodoxe



Le projet de Concile Panorthodoxe, dont l’élaboration a débuté depuis les années 60, à l’initiative du patriarche œcuménique Athenagoras, s’est donné, dans un premier temps, pour mission de réunir une Commission interorthodoxe préparatoire pour une série des conférences panorthodoxes préconciliaires.

Son secrétariat siège actuellement au centre orthodoxe du Patriarcat Œcuménique de Chambéry, en Suisse. Le patriarche œcuménique Bartholomée Ier a annoncé, durant l'été 2010, que la préparation du grand Concile Panorthodoxe entrait dans sa phase terminale et que cet événement historique devrait permettre à l’Eglise Orthodoxe forte de 200 millions de fidèles de réaffirmer sa présence dans le monde. Cependant, une date n’a toujours pas été arrêtée à ce jour, même si 2012 a été évoquée, et l'histoire a jusqu’à présent maintes fois prouvé que la mise en œuvre conciliaire s’éternisait de par son caractère laborieux et incertain.

Pour les orientaux, le dernier concile œcuménique remonte à Nicée en 787. Ils définissent le concile panorthodoxe comme la réunion officielle de toutes les familles issues du grand schisme de 1054 et dont le but est d’engager les Eglises Orthodoxes à œuvrer ensemble sur une série de sujets qui sont sources de tensions entre elles.

Parmi les point sensibles figurent surtout le statut canonique de la diaspora, la primauté du patriarche œcuménique de Constantinople et la hiérarchie entre les patriarcats. L'essentiel du conflit résidait dans la rivalité entre Moscou et Constantinople. Mais sont venus des « vents favorables » qui ont soufflé tant sur le bord de Bosphore que sur les rives de Moskova. Aujourd'hui, les Eglises Orthodoxes ont compris que les conflits frontaux causaient gravement préjudice à leur image et à leur crédibilité.

Dans la crise morale et financière qui sévit de nos jours, l'Orthodoxie entend porter haut et fort sa voix et son témoignage face au monde actuel, sans l’influence des écrivains antimodernistes qui traversent la majorité des Eglises Orthodoxes. Des positions communes se sont manifestées dans divers domaines : la bioéthique, la place future des jeunes orthodoxes, la question des femmes désireuses d’entrer au ministère, la gestion de l'autocéphalie et de l'autonomie, les diptyques et la question du jeûne.

Dans ce contexte, les théologiens représentent une chance d'ouverture, car ils sont le plus souvent des laïcs compétents et œcuméniques. Que le Seigneur notre Dieu les guide!

Père Théodore