dimanche 9 octobre 2011

Les éléments de discernement des évêques de France avant les élections de 2012

 
Être ecclésiastique et donner son opinion sur le monde politique ne sont pas deux tâches incompatibles. Bien évidemment, l'Eglise n'a pas pour vocation de donner des consignes de vote pour tel parti ou telle personnalité politique; néanmoins elle se réserve le droit d’« éclairer », selon le propos de l’archevêque André Vingt-Trois, au nom « d'une vision cohérente de la personne en toutes ses dimensions ».

Les évêques catholiques comme orthodoxes invitent à « refuser l'instrumentalisation de l'embryon », à s'opposer à la pratique de l’euthanasie qui « vise, sous prétexte de compassion, à abandonner les personnes au moment où elles ont le plus besoin d'aide et d’accompagnement ». Ils ne se gardent pas aussi de rappeler aux chrétiens que « la différence sexuelle de l'homme et de la femme est fondatrice et structurante de tout le devenir humain ».

Le Patriarche Œcuménique de Constantinople, Bartholomée Ier, milite activement pour les causes environnementales, en promouvant l’idée d’un homme gérant de la terre, du partage, du respect de la nature, et en insistant sur le fait que la laïcité fermée n’est pas synonyme « d’un refus de toute expression religieuse publique ».

Dans la société démocratique qu’est la nôtre, la censure n’a pas sa place pour les chrétiens. Ces derniers n'attendent pas pour autant des évêques qu'ils leur désignent le candidat de l'Eglise pour qui voter à tout prix. Dans le débat politique engagé jusqu’aux élections présidentielles de 2012, l'autorité de l'Eglise est limitée à sa capacité de convaincre par ses vertus et ses dogmes moralisateurs. Le vote doit essentiellement tenir compte des défis que nous devons relever aujourd’hui et viser ce qui pourra « humaniser » davantage notre pays afin que la vie y soit plus agréable et plus supportable.

Père Théodore