dimanche 6 mars 2011

Les notions de pénitence, de repentir, de péché ont-elles progressivement disparu ?

                                                         
  « Ouvre-moi les portes de la pénitence, ô Toi qui donnes la vie… », chante l’Eglise Orthodoxe, à l’occasion des matines du premier des quatre dimanches qui mènent au Carême. Le Pape actuel pointe lui aussi l’attention sur la notion de pénitence, de manière à ce que les chrétiens puissent redécouvrir à travers les sacrements la réconciliation en soi, avec autrui et avec Dieu.

Pour exhorter la vraie repentance, l’Eglise place devant nos yeux l’image de la parabole du Pharisien et du Publicain qui montent au Temple pour prier et dont l’un est justifié à cause de son humilité et de sa contribution sincère. Ce qui importe est la réparation ; les efforts qu’elle requiert s’apparentent à des formes spécifiques de pénitence personnelle. Il s’agit pour chacun de nous de réparer les tort faits à autrui de la façon la plus scrupuleuse et complète qui soit, mais pas forcément publique.

Par ailleurs, la pénitence est composée de la tristesse de ne pas avoir répondu à Dieu et simultanément de la joie de ne pas être condamné. Son but est de donner au fidèle le sens de la réconciliation, en montrant combien cet acte est libérateur et porteur de fruits. Le sacrement de la réconciliation réactualise notre baptême, ce cadeau qui nous rappelle que nous sommes déjà sauvés par Dieu qui continue, à l’égard du pécheur, d’aimer sans jamais faillir. A cette névrose liée au sentiment de culpabilité succède progressivement le besoin d’une libération intérieure. Faire pénitence, c’est avant tout revenir sur la voie tracée par le Christ, celle qui sauve et où la personne, même la plus exclue, n’est jamais écrasée.

En tant que prêtre confesseur je dois avouer que, durant mon ministère, le Seigneur m’a transformé et uni davantage à Lui : le sacrement de la réconciliation est un trésor de rencontres humaines et spirituelles où le prêtre et le pénitent sont témoins l’un pour l’autre de l’amour salvateur de Dieu. Car quel que soit notre état d’âme, Dieu est synonyme d’amour et de pardon.

« Seigneur, nous nous agenouillons devant Toi, modestement, Toi qui as souffert pour nous. Accorde-nous Ton pardon et Ta grande miséricorde! »

Père Théodore