jeudi 25 novembre 2010

La TOB:cinquante ans d'histoire.

                                                                 
« La traduction œcuménique de la Bible » –T.O.B –, lancée en 1961 et parue pour la première fois en 1975, a écoulée, à ce jour, plus de 2,5 millions d’exemplaires à travers le monde entier. Aujourd’hui les spécialistes catholiques, orthodoxes et protestants se penchent sur une deuxième révision générale de la traduction de la Bible, qui a débuté depuis plusieurs années. Des nouveautés apparaissent : notamment des améliorations apportées sur la présentation du texte et sur les annotations ; des corrections en matière d’orthographe et de vocabulaire ; et l’intégration de six livres deutérocanoniques orthodoxes. Les deux versions de la Bible, – la Bible d’étude et la Bible de lecture –, sont conseillées à tout le monde chrétien ; elles étaient sous la direction de Gérard Billon, Bernard Coyauet, Sophie Schlumberger et Thomas Andrée.

Il faut dire que la Bible reste un best-seller universel vieux de plusieurs millénaires. Elle n’a de cesse de s’enrichir de nouvelles notes, d’être traduite et retraduite, à tel point qu’elle est de nos jours disponible en 451 langues. Quelle patience pour ces centaines d’exégètes, de linguistes, d’historiens qui travaillent sur la parole de Dieu ! Leur but : que les lecteurs puissent avoir une traduction compréhensible, car une traduction est toujours plus qu’une simple transcription du texte original. Aucune traduction n’est en soi meilleure qu’une autre : toutes se complètent. La particularité est surtout d’être une édition commune, rédigée ensemble sans que les divergences doctrinales fassent obstacle. En effet, les Orthodoxes ont largement participé aux six livres deutérocanoniques de l’Ancien Testament, non reconnus par les Catholiques et les Protestants, et qui ont été incorporés à la T.O.B. Cela pourrait servir de modèle à des projets interconfessionnels, car cet ajout est plutôt bien accueilli. C’est sans doute l’un des défis majeurs pour les traducteurs de demain, la promotion des traductions communes de la Bible dynamisant l’effort œcuménique. Pour ce faire l’« Alliance Biblique Française » a conçu une exposition itinérante, inaugurée en février par l’Unesco et parrainée par le Ministère de la Culture : il s’agit du patrimoine commun et comment lui redonner toute sa pertinence intellectuelle et culturelle dans une société sécularisée.

Mais avoir une Bible ne suffit pas. Aussi faut-il la lire… Selon un sondage récent, seuls 26% des Chrétiens la lisent, et peu nombreux sont ceux qui la consultent régulièrement. Il faut l’aimer et aimer la lire. C’est un devoir, mais aussi un désir de l’écouter et de la laisser nous interroger. Aimer, désirer, voilà ce qui ne se commande guère. Aimer gratuitement, désirer s’ouvrir à l’autre. Être avec Jésus Christ, nouer avec Lui une relation personnelle, prêcher et délivrer les gens de leurs démons et faire ce qu’Il faisait avec la cohérence des paroles et des actes. Pour être fidèle, il est impératif de lire et de relire incessamment le récit fondateur avec cœur, intelligence, honnêteté et foi.

Père Théodore